Aswan, la haute Egypte

Aswan, c'est la porte de la Nubie dont le peuple a retrouvé sa place dans la société après avoir été expulsé des rives du Nil lors de la création des barrages du Nil et du lac Nasser.

L'île Eléphantine, où nous avons trouvé notre gîte, est un territoire typiquement nubien avec ses ruelles étroites, ses maisons de terre aux façades parées d'ocre et de pastels bleus, ses bicoques ornées de belles peintures murales, sa vie paisible rurale qui s'anime à la tombée de la nuit. Un goût de l'Afrique noire telle que nous l'avons imaginée, avec en plus la présence constante du reggae. Partout la même musique jamaïcaine, c'est à croire que seul un disque de Bob Marley a été vendu sur cette île.

Notre journée s'organise principalement autour de la visite du site archéologique de Philaé. Le temple d'Isis et ses bâtiments culturels ne se trouvent plus sur l'île de Philae mais sur celle d'Agikia. En effet, Philae, engloutie par les eaux, a bénéficié du programme de sauvetage des temples de Nubie lancé par l'Unesco. Les différents édifices ont été découpés puis acheminés vers l'île proche d'Agikia (1975-1980). Située entre les deux barrages, celle-ci est entourée de l'eau placide du Nil, contrastant avec la cataracte fougueuse originale. Le temple est construit près de l'île de Biga, lieu emblématique du mythe osiriaque : La jambe gauche d'Osiris, assassiné par son frère Deth, est retrouvée par sa femme Isis qui rassemble le corps de son mari, l'ensevelit tandis qu'Osiris rescuscite. Horus y est conçu et Isis décide de s'installer sur Philae. Après avoir franchi les deux portiques monumentaux, on pénétre dans le temple d'Isis, construit par Ptolémée 3 siècles avant J-C. On peut y voir des bas-reliefs narrant la conception et la naissance d'Horus ansi qu'Isis allaitant son fils. Dans le sanctuaire se tient le reposoir sur lequel se trouvait la statue de la divinité. La visite de cet immense complexe se complète par le mammisi (chapelle qui servait aux représentations des mystères de la naissance divine), le kiosque de Nectabo Ier, la salle hypostyle (partie dotée d'un toit), la porte d'Adrien, le kiosque de Trajan et le Nilomètre. Une superbe visite dans ce lieu consacré à l'une des plus importantes divinités de l'Antiquité égyptienne et l'un des derniers endroits à pratiquer les antiques croyances.

La journée s'achève par une longue navigation en felouque autour des îles Eléphantine et des Fleurs. Mu par sa grande voile triangulaire gonflée par le vent, notre bateau glisse sur l'eau apaisée du Nil, délaissant les rives sablonneuses, les palmeraies qui brûlent au soleil et les blocs de granite façonnés par les flots.

Comments

[François]

Splendides photos! Je rêve d’y aller prochainement! Bises de François

[JMG]

La musique Jamaïcaine s'explique peur-être par la proximité relative de l'Ethiopie et des liens tissés entre le Negus ras Tafari Makonnen (d'où vient le mot rasta) et le mouvement qui s'est développé en Jamaïque dans les années 1930. Ton reportage nous a rajeunis de quelques années où nous avions été émerveillés par la région. Avez-vous rencontré Hercule Poirot? Bises à vous deux.